Où sont les choses sauvages : novembre

C’est novembre. Peut-être avez-vous retiré vos pulls d’hiver et mis dans une réserve de chauffe-mains. Dehors, que font les sauvages ? Comment les animaux se préparent-ils pour l’hiver ?

Le chant du grillon enneigé ralentit. Plus le temps est froid, plus le rythme est lent. Si vous n’avez pas de thermomètre à portée de main, ce grillon enneigé fera tout aussi bien l’affaire : comptez le nombre de pépiements qu’il fait en quinze secondes, puis ajoutez 37. C’est la température, en degrés Fahrenheit !

La gélinotte huppée est occupée à faire pousser d’étranges extensions sur les côtés de ses orteils. Ses pieds, comme des raquettes faites maison, finiront par doubler leur surface, permettant au tétras de marcher facilement sur la neige la plus pelucheuse. Au printemps, ces « peignes » disparaissent à nouveau.

Pied de gélinotte huppée, avec extensions
Photographie de Mary Holland

Les pucerons lanigères de l’aulne sont emportés partout. Ils sécrètent une couche blanche cotonneuse, fabriquée à partir de la sève sur laquelle ils vivent. Ces pucerons mesurent à peine plus de quelques millimètres de long, mais lorsqu’ils se dispersent abondamment sous l’effet du vent à l’automne, ils peuvent ressembler à une rafale de neige précoce dans et autour des marécages d’aulnes humides.

Puceron lanigère
Photographie de Hilma Anderson

Où est cet éblouissant cardinal mâle auquel vous vous attendez dans votre haie de chèvrefeuille ? Dernièrement, il a pris une étrange couleur cendrée, comme s’il était resté assis trop longtemps sur une étagère. Ses plumes d’été sont-elles usées ? Bien au contraire! Il vient de se changer un costume flambant neuf. Cependant, beaucoup de ces nouvelles plumes ont des pointes grises, ce qui lui donne un aspect plus sombre. En mars, ces pointes sont usées, et le voilà, dans un vieux manteau rouge qui n’apparaît que neuf !

Le lièvre d’Amérique et la belette à longue queue portent tous deux de petites taches blanches autour des pieds et des oreilles. En décembre, ces deux-là seront bien camouflés pour le paysage hivernal.

Lièvre d’Amérique en transition
Photographie de D. Sikes

Le long des routes, l’achillée millefeuille (Achillea millefolium) a terminé sa deuxième floraison de l’année et ressemble plutôt à une mauvaise herbe d’hiver. Mais si vous cueillez les frondes en dentelle ressemblant à des carottes à la base de la plante, vous obtiendrez toujours une forte odeur d’épice. Ce sont les feuilles que le héros grec Achille utilisait pour panser les plaies de ses compatriotes dans la plaine venteuse de Troie, il y a trois mille ans. Préparez-vous un thé fait à partir de ces feuilles et vous transpirez des balles.

Mission femme papillon bleu sur l’achillée millefeuille
Photographie de Patrick Kobernus

Et quelles sont les nouvelles dans votre colonie de fourmis charpentières locale ? La ponte s’est arrêtée ; les fourmis font leurs valises pour se déplacer vers un endroit plus protégé pour l’hiver, soit sous terre, soit au centre chaud d’un arbre creux. Lorsque leur redoutable prédateur aviaire, le grand pic, frappera à la porte, il devra se donner beaucoup de mal pour les trouver.

Les mélèzes, également connus sous le nom de mélèzes, s’enflamment de jaune vif et d’or avant de laisser tomber leurs aiguilles. Notre seul feuillage persistant à feuilles caduques, il fait un sapin de Noël grêle et frileux, décoré tout l’hiver de nœuds séchés de lichen connu sous le nom de « barbe de vieil homme ».

Tamarack en automne
Photographie par Allen Norcross

Dans les cours d’eau et les rivières en mouvement rapide, les larves de phlébotome se nourrissent d’autres minuscules insectes aquatiques ou d’autres morceaux de matière végétale en décomposition glanés dans l’eau. L’un des rares insectes actifs en hiver, vous pouvez voir les adultes se prélasser le long du rivage sur des rochers chauffés par le soleil à la mi-février, à la recherche d’un partenaire.

Le plécoptère (Tallaperia maria)
Photographie de David H. Funk

Les écureuils gris sont toujours occupés à mettre en cache des glands et des hêtres sur tout leur territoire, qui peut s’étendre sur sept acres ou plus. Leurs souvenirs sont à la hauteur de la tâche : bien que les estimations varient considérablement, certains écureuils semblent récupérer près de 80 pour cent de leur nourriture cachée.

Les pyrales d’automne émigrent de leurs tentes soyeuses en désordre dans les branches extérieures du cerisier noir et du pommetier, trouvent refuge dans un lambeau d’écorce ou s’enfouissent dans la litière de feuilles sur le sol de la forêt. Ils hiverneront ici dans des cocons, pour émerger sous forme de papillons au printemps prochain.

La pyrale d’automne en noyer
Photographie de Jane C. Martin

Les corbeaux migrent hors de la partie nord de leur aire de répartition et se massent en d’extraordinaires nuages ​​noirs de chahut. Ils se percheront ensemble tout au long de l’hiver. Dans tout le pays agricole du Midwest, un seul tronçon de la limite des arbres entre les champs ouverts pourrait accueillir plus de 200 000 personnes pour la nuit.

Dans ma propre maison, les plans sont pour une soirée plus calme et plus solitaire. Un feu est allumé, du bois de corde et du bois d’allumage et quelques torsades de papier journal, disposées ainsi. Poêle-sculpture éphémère, fait en grande partie d’air, ils équilibrent, précaires, prêts à s’enflammer. L’huile grésille dans le pot de pop-corn. La dernière lumière peu profonde de l’après-midi, qui se termine si tôt, suinte sous la porte. Des sous-vêtements longs, des lainages et une paire de chaussettes épaisses constituent le nouvel uniforme volumineux de la saison. La main hésite, puis frappe une allumette contre la boîte d’allumettes, qui crache à haute voix un instant avant que cela ne prenne.

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Vous souhaitez en savoir plus sur les préparations végétales et animales pour les mois froids à venir ? Lisez l’excellent guide de la nature en hiver de Donald Stokes [Little, Brown: 1976], qui répertorie bon nombre des rites de la saison décrits ci-dessus.

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